Au Fotografiemuseum d’Amsterdam
Travaillant entre la photographie et le film, Alex Prager (1979) développe depuis 10 ans une oeuvre qui se distingue par son style inimitable. Ses mises en scène, qu’elles soient photographiées ou filmées, frappent par le soin méticuleux avec lesquelles elles sont réalisées. Hollywood n’est jamais loin pour cette artiste, inspirée par le cinéma et la culture populaire.
L’exposition Silver Lake Drive dévoile un univers qui allie drame, émotion et humour. Los Angeles, identifiable à son ciel bleu, sert à la fois d’inspiration et de toile de fond à ses compositions. L’artiste, autodidacte, élabore tous ses projets dans des décors complexes, faisant parfois appel à des centaines de figurants afin de créer un véritable tableau vivant où chaque personnage, comme perdu dans ses propres pensées, apparaît avec la même netteté. Conçues avec un grand souci du détail, ses scènes recréent différents lieux publics où l’artifice de la mise en scène est immanquablement trahi par la présence d’une figure féminine solitaire, déambulant dans la foule et isolée par une angoisse qui n’appartient qu’à elle. À en croire ces héroïnes, sous l’emprise de fortes émotions, un drame semble se loger dans la narration à l’atmosphère aussi intrigante que séduisante. L’humour n’est toutefois pas absent des tableaux de Prager qui aime jouer les décalages, au cœur de ce monde hollywoodien, si lisse au premier abord.
L’exposition, produite par le MBAL, est organisée en étroite collaboration avec la galerie Lehmann Maupin à New York. Avant sa présentation au Locle, l’exposition a été montrée à la Photographers’ Gallery à Londres. Elle poursuit désormais son itinérance dans d’autres villes : elle était exposée au Multimedia Art Museum de Moscou du 6 mars au 25 mai 2019, et se trouve actuellement Fotografiemuseum d’Amsterdam du 14 juin au 4 septembre 2019.