FABULA
Charles Fréger a constitué depuis une vingtaine d’années un vaste corpus de portraits, d’abord en s’intéressant aux tenues et uniformes, puis en partant à la rencontre de traditions masquées sur tous les continents. Ses photographies nous confrontent avec des figures séculaires, des êtres aux identités multiples et ambigües sur lesquelles se projette notre imaginaire. Quatre séries sont réunies dans cette vaste exposition : « Commedia dell’Arte » réalisée à Venise et montrant le jeu corporel de ses personnages masqués ; « Yokainoshima » où le photographe explore les figures rituelles du Japon ; « Wilder Mann », campagne photographique menée sur de nombreuses années dans 20 pays d’Europe ; et « Cimarron », qui conduit le photographe dans l’Amérique afro-descendante, du sud des Etats-Unis au Pérou. Incarnant des animaux ou des créatures étranges, comiques voire effrayantes ou extravagantes, les figures photographiées par Fréger donnent la mesure de la variété des coutumes et des cultures à travers le monde. En portant son attention aux parures et à la solennité de la pose, l’artiste nous laisse seul face à ces figures masquées. A nous dès lors d’imaginer le récit de chacun des personnages.
Charles Fréger (France, 1975) vit et travaille à Rouen. Il a étudié à l’école des beaux-arts de Rouen. Depuis le début des années 2000, il poursuit un inventaire intitulé Portraits photographiques et uniformes réalisant ses séries dans de nombreux pays à travers le monde. Dans ses portraits, les personnages portent des masques, maquillages, costumes, parures et accessoires pour raconter leur culture, l’histoire de leur communauté et leur héritage. Fréger a exposé dans divers musées et festivals et a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels Cimarron (2019), Yokainoshima (2016), Bretonnes (2015) et Wilder Mann (2012). Il est membre fondateur du réseau de photographes européens et américains, Piece of Cake.