Le Musée des Beaux-Arts Le Locle (MBAL) a établi un partenariat avec le Réseau Hospitalier Neuchâtelois (RHNe) pour présenter une installation autour du domaine de la santé, au sens large. L’objectif est double : renforcer la dimension humaine des sites hospitaliers et permettre au MBAL de sortir de ses murs afin de toucher un public plus vaste.
Cette année, l’exposition, intitulée Le souffle d’Amida, présente le travail de l’artiste suisse Virginie Rebetez. Au cours de plusieurs résidences au Caire, en Égypte, où elle a passé des mois dans la vallée des pyramides, sur un site de fouilles archéologiques, l’artiste a poursuivi ses recherches sur les traces, l’invisible et l’absence : des thèmes centraux de sa production artistique. Se définissant elle-même comme une archéologue, Rebetez expérimente avec des techniques de préservation des traces, comme le frottage. Elle capture ainsi les passages de souffles vitaux, comme on les appelait dans la culture égyptienne, et se confronte aux croyances des vies interconnectées, avant, pendant et après le passage du temps. Le texte qui accompagne les images s’inspire d’une rencontre qu’elle a eue avec son esprit dans une vie antérieure, Amida, qui lui parlait déjà de l’Égypte avant même qu’elle n’y soit allée.
Rebetez aborde de manière non conventionnelle et inattendue des thématiques qui entrent de plus en plus dans le débat sur la santé : la dimension émotionnelle et mentale, ainsi que la nécessité d’inclure la spiritualité, au même titre que la biologie, dans la compréhension de l’être humain et la recherche de son bien-être psycho-physique. Elle souligne l’importance de reconnaître les liens, la connectivité, et l’empathie, un concept fondamental pour survivre dans notre société contemporaine individualiste, dont l’étymologie vient du grec ancien et signifie ressentir avec.
L’exposition, avec son langage symbolique et poétique, évoque ces moments où les individus sont confrontés à des dynamiques qui échappent à la science et à la médecine, expressions d’une énergie vitale et humaine qui se manifeste de manière inexplicable. Les œuvres invitent les visiteur·euse·x·s à un moment de méditation, à ‘ressentir avec’ leur côté plus spirituel et, comme si les images étaient des portails magiques, à regarder au-delà de la surface. Il s’agit des traces de l’invisible, de la présence dans l’absence, de ces interstices dans le rationnel où l’on s’appuie parfois et d’où jaillit, peut-être, l’espoir.
Dates de l’exposition :
RHNe – La Chaux-de-Fonds
30 octobre – 15 novembre 2024
RHNe – Pourtalès
18 novembre – 2 décembre 2024
