Perméabilité magnétique du vide #2
Constituée de grandes herbes sèches qui frémissent grâce à des aimants et un réseau de fils de cuivre, l’installation de Rudy Decelière (Suisse/France, 1979) se vit par les sons et les vibrations qu’elle génère avec les peintures de la collection du MBAL.
L’intérêt de Rudy Decelière se porte sur les phénomènes sonores imperceptibles qu’il traduit sous la forme d’installations plastiques et sonores. Il rend audible des champs électriques et électromagnétiques, et n’a de cesse d’explorer les seuils de ce qui est perceptible. Au croisement de la nature et de la mécanique, de la formulation scientifique et de l’évocation poétique, Perméabilité magnétique du vide #2 (2021) évoque un îlot de prairie semi-artificielle, dont les herbes hautes vacillent au gré du vent. Chaque brin d’herbe, séché puis entouré d’un aimant, est ensuite placé en face d’une bobine de cuivre. Les fils sont par la suite connectés entre eux diffusant les caractéristiques acoustiques d’un paysage. De par son expérience cinématographique, Rudy Decelière poursuit ici sa réflexion autour des sons, et des rapports ou limites que ces derniers entretiennent avec l’espace et le lieu. Avec ce paysage sonore, à peine perceptible et sans début ni fin, l’artiste nous invite à prendre le temps d’imaginer et d’écouter, de méditer ou de se laisser porter. Son travail se nourrit de la nature, comme de l’intensité du silence de la montagne, dans ce qu’il a d’invisible, de mystique, de sublime, d’inquiétant et de magique.
Biographie
Rudy Decelière, formé à l’École des Beaux-Arts de Genève, aujourd’hui Haute école d’art et de design (HEAD), explore l’art sonore principalement par le biais de l’installation. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles dans différentes institutions culturelles suisses telles que la Ferme Asile à Sion, le Kunstmuseum à Olten, le CERN à Genève, le Musée Jenisch à Vevey et l’Abbatiale de Bellelay.