Le MBAL

Depuis sa réouverture en 2014, le Musée des Beaux-Arts Le Locle (MBAL) est une institution de référence en Suisse. Sous la direction de Nathalie Herschdorfer entre janvier 2014 et juin 2022, la conduite du musée est reprise par la curatrice et écrivaine italienne Federica Chiocchetti (PhD) en juin 2022. Le musée bénéficie d’une large couverture médiatique et accueille un public de provenances toujours plus nombreuses. Sa programmation réussit le défi d’allier aura d’excellence et esprit de découverte, tout en suscitant une large adhésion. En effet, les grands noms de l’art contemporain et moderne dialoguent avec de jeunes talents, qui bénéficient ainsi d’une vraie reconnaissance institutionnelle, précieuse pour assurer la suite de leurs carrières. En 2021, le MBAL lance un nouvel espace d’exposition exclusivement virtuel : l’ORBIT_E.

Quoi ?

Deux fois par an, des expositions temporaires démultiplient les points de vue : estampes, photographies, installations, peintures… Ces expositions monographiques et thématiques réunissent l’art d’aujourd’hui et d’hier, d’ici et d’ailleurs. Porté par la double ambition d’offrir une programmation à la fois pointue et audacieuse, le MBAL expose aussi bien des artistes de renom que des artistes émergent·e·x·s au talent incontestable.

Exposition la scia del monte ou les utopistes magnétiques, Una Szeemann. Photo : © Lucas Olivet

Pour qui ?

Dans la volonté d’ouvrir les portes du musée au plus grand nombre, la programmation du musée s’adresse à tous les publics. Pour faire vivre l’institution au-delà des expositions, une programmation culturelle transversale, composée d’un choix de rencontres, de brunchs, d’ateliers et de spectacles, est organisée tout au long l’année. Avec la volonté de croiser les disciplines artistiques et de créer des passerelles entre elles, le musée fait ainsi entrer les arts vivants dans sa programmation. Il est parfois difficile de franchir la porte d’un musée d’art. Pour que ce seuil soit franchi sereinement, le MBAL sort de ses murs avec une œuvre monumentale installée en façade.

Où ?

La ville du Locle est située dans le Jura et fait frontière avec le département du Doubs en France. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO avec la ville voisine de La Chaux-de-Fonds, elle présente un urbanisme singulier qui s’est développé au 19e siècle sous l’impulsion de l’industrie horlogère. L’institution se trouve au centre-ville et s’inscrit dans le paysage culturel très riche des Montagnes neuchâteloises. Le musée est un lieu fait pour oublier le temps, contempler, rêver et se laisser surprendre.


Historique

Les origines du musée

Au lendemain de la Révolution neuchâteloise de 1848, un musée consacré à l’horlogerie et aux sciences naturelles ouvre ses portes au Locle sous l’impulsion de l’association des Amis de l’Instruction. Progressivement, la volonté de promouvoir l’activité artistique locale se manifeste et un groupe de passionné·e·x·s fondent la Société des Amis des arts du Locle le 7 mars 1862. S’établit alors une collaboration avec la section neuchâteloise, des expositions de peinture régionale sont présentées tous les deux ans au Locle. Une collection, propriété de la Société des Amis des arts du Locle, voit le jour, composée principalement d’œuvres peintes d’artistes du canton. En 1876, l’association obtient le droit d’occuper de manière permanente une salle du Collège. Elle fête ainsi l’ouverture du Musée des Beaux-Arts Le Locle dirigé par un comité spécial. La Société des Amis des arts du Locle rejoint la Société suisse des beaux-arts au milieu des années 1880. Cette affiliation lui permet d’accueillir les expositions temporaires du Turnus et de recevoir des dépôts de la Confédération et de la Fondation Gottfried Keller. Face au besoin croissant de disposer d’un lieu adapté à l’exposition et à la conservation d’œuvres d’art, le Musée des Beaux-Arts Le Locle s’installe en 1913 dans son bâtiment actuel Rue Marie-Anne-Calame. L’espace d’exposition est agrandi vingt ans plus tard par la construction d’une annexe à l’ouest du bâtiment.

Un intérêt marqué pour l’estampe

Depuis 1946, le Musée des Beaux-Arts Le Locle témoigne d’un intérêt particulier pour l’estampe et l’art imprimé. Cette orientation se manifeste tout d’abord à travers l’organisation de nombreuses expositions thématiques tel que la très remarquée 50 ans de gravure française présentée au public en 1950 et fruit d’une collaboration avec le Cabinet des estampes de Paris et le Comité national de la gravure française. La politique d’acquisition du musée se concentre également sur l’estampe en privilégiant les gravures des grands maîtres du XIXe siècle et du début du XXe siècle, tout en veillant à soutenir la production contemporaine.

D’autres initiatives contribuent à dynamiser l’activité du musée et renforcer son attrait pour l’estampe. Depuis le milieu des années 1880, un atelier d’impression est aménagé au rez-de-chaussée, ouvert aussi bien aux artistes qu’aux amateurs, et le musée édite chaque année une gravure originale d’un artiste suisse tirée à un nombre d’exemplaires réduit et proposée à la vente à un prix raisonnable. En 1992, le Musée des Beaux-Arts Le Locle organise la première édition d’un concours triennal dédiée à l’art imprimé intitulé « Prix de la ville du Locle ». Si dans un premier temps il récompense des artistes suisses et étrangers résidant en Suisse, l’événement prend de l’ampleur en 1998 en élargissant la participation aux artistes internationaux.

Des travaux de rénovation et d’agrandissement d’envergure

De 2011 à 2014, le Musée des Beaux-Arts Le Locle connait une rénovation sans précédent ayant pour objectif d’améliorer les conditions de conservation de la collection, la présentation des œuvres dans les salles d’expositions ainsi que l’accueil du public. Les travaux visent également à revaloriser l’architecture du bâtiment, en particulier les verrières et les vitraux style Art nouveau mis sous protection. Lors de sa réouverture en 2014, le Musée comprend désormais un nouveau café-boutique ainsi que des espaces d’exposition et de stockage modernisés, adaptés aux normes actuelles de conservation préventive comme de présentation des œuvres.

Exposition Le plaisir du texte, Lutz & Guggisberg. Photo : © Lucas Olivet