Achetée en 1989 dans une galerie bernoise, cette gravure de la célébrissime huile sur toile Olympia d’Edouard Manet n’est plus à présenter. Après le scandale provoqué par Le Déjeuner sur l’herbe au Salon des refusés de 1863, Manet présente Olympia au Salon de 1865, ce qui ne manque pas de choquer à nouveau la critique. Inspirée de la Vénus d’Urbain de Titien (1538), cette œuvre reprenant pourtant les traits d’une vénus plus traditionnelle dans une position dite de Vénus Pudica (« vénus pudique ») allongée a choqué son public. D’une part, en raison de l’identification (possible) de la modèle professionnelle Victorine Meurent, largement connue dans la capitale. D’autre part à cause de la représentation du chat (au lieu d’un chien chez Titien), vu par certains comme symbole érotique. La réception de cette œuvre met ainsi en lumière une problématique de l’histoire de l’art : représenter des femmes nues ne pose aucun problème lorsque l’alibi de la représentation antique ou biblique est invoqué, mais fait scandale au-delà de ces catégories.
Gravure, inv. 4780